Ma 1ère inspection !

Ma 1ère inspection « souvenirs – souvenirs » II !

L’année scolaire s’est déroulée avec un accompagnement bienveillant et formateur par la PEMF mais je n’étais pas au bout de mes surprises.

Témoignage de Nelly – Ancienne ForProfienne CRPE 2014 – Professeur des écoles en Avignon

La titularisation n’est pas loin, elle est prévue bien à l’avance, permettant une préparation mentale…cela peut paraître anodin mais il faut savoir que l’inspection pour un PE est synonyme de caféine (à la limite de la perfusion de café), stress, rougeurs extrêmes sur le visage, mains moites, bégaiements incontrôlables et totalement nouveaux…et bien évidemment LA question inévitable le jour J « C’est qui, là, maitresse le monsieur en costume ? » 🙂 (même si vous prenez le soin de  leur expliquer  la veille).

Nous sommes au mois de mai, ma PEMF est en arrêt maladie mais je l’ai régulièrement au téléphone, elle me rassure et m’indique qu’elle sera de retour avant mon inspection, que nous aurons donc le temps de préparer ce moment, source d’angoisse intense, tout en sérénité…

MAIS (oui au sein de l’éducation nationale, il y a toujours des rebondissements inattendus et de nombreux mais) un mercredi matin, la directrice de l’école vient m’informer qu’elle a reçu un appel de l’Inspection…étonnamment son visage ne me présage rien de bon et sa voix balbutiante me le confirme : « Monsieur l’Inspecteur sera finalement jury au CRPE donc il viendra t’inspecter demain. Il a bien précisé qu’il prendrait en compte ce changement ». « Changement », pour ma part ce n’est pas simplement un changement mais un tsunami…DEMAIN ! Il me restait normalement un mois pour ranger mes porte-vues dans lesquels sont glissés cahier journal, progressions, programmations et remplir ce fameux questionnaire…Tout s’accélère dans ma tête, heureusement cet après-midi je suis dispo pour rester à l’école…(l’école devient très rapidement notre 2ème maison ; vos élèves vous l’attribuent d’office comme résidence principale et leur déception est considérable quand ils comprennent que non vous ne dormez pas, ne vivez pas à l’école et l’étonnement est encore plus grand lorsqu’ils vous croisent au supermarché! La maîtresse qui fait ses courses, ça relève du surnaturel.)

12h30, début des « hostilités » : installées sur la grande table de notre salle des maîtres (qu’on ne voit plus, recouverte par la multitude de documents, de matériel) une collègue reste avec moi et m’aide à ranger mes différents dossiers et à remplir ce fameux questionnaire, qui est loin d’être sans importance étant donné que  ce sera le point de départ de l’entretien. Je me lance, je rature, j’opte finalement pour le crayon gris pour éviter qu’il ressemble à un torchon demain ! Prise de contact téléphonique avec ma PEMF, qui a beau me rassurer, bizarrement j’angoisse de plus en plus. Le cahier journal est prêt, (lecture, relecture et re relecture et encore une avant de dormir)…A  ce stress ambiant s’ajoute la radio ; la dame de ménage se balade avec son poste et son aspirateur (notre présence à l’école hors-temps scolaire pour travailler l’agace légèrement), elle souhaite bien évidemment nous faire partager les premiers tubes de l’été…la tension monte lorsque le fil d’aspirateur fait tomber une bonne partie des documents par terre. Ma collègue lui demande avec calme de faire attention, la dame de ménage prend la mouche ; le ton monte, elle s’en va…ma classe n’est pas lavée…et demain je suis I.N.S.P.E.C.T.E.E !

22h30, départ de l’école. Je ne suis pas certaine d’avoir dormi plus d’une heure d’affilée : le réveil pourrait ne pas sonner…aucune raison que cela arrive mais une vérification toute la nuit est nécessaire, on a tous déjà eu cette appréhension (complètement infondée nous sommes d’accord).

8h30, le « monsieur au costume » est bien là…il observe, échange avec les enfants. Le stress est à son maximum durant une matinée entière mais il esquisse quelques sourires (c’est plutôt bon signe).

Tout se passe pour le mieux, il repart satisfait et me félicite.

Je suis soulagée ; à ce moment précis, l’expression « être lessivée » prend tout son sens… J’ai l’impression d’avoir été passée en machine à 60° degrés, cycle long…la petite « coupette » pour fêter ma titularisation attendra mais une chose est certaine, c’est FAIT !

 

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