A l’école, de petits sourires se dessinent sur les visages des enfants mais il ne peut y avoir QUE des moments de joies et de bonheurs, ce serait le monde des bisounours! Nous sommes tout le temps en vacances et en plus à l’école, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil !
Avec un peu plus de sérieux (point trop n’en faut) nous, enseignant(e)s, nous sommes très rapidement confronté(e)s aux premiers chagrins des enfants. En maternelle, notamment, en PS, les larmes sont présentes dès le 1er jour. Elles traduisent la majorité du temps un chagrin inconsolable (non ça c’est ce que vous croyez quand l’enfant pleure en continue durant une matinée entière et que vous pensez bien faire en lui adressant un petit mot de réconfort et que là, la sirène repart de plus belle, voir un cran au-dessus niveau décibels) mais ce chagrin s’estompera au fur et à mesure (ça peut être long je vous l’accorde mais il faut y croire).
Si on quitte le monde des minis et que nous basculons dans la cours des plus grands, là aussi les larmes sont présentes ; on n’est plus sur le registre de l’abandon ou de l’oubli de Lapinou (un doudou bien évidemment, vous verrez parfois ils ont des drôles de prénoms (Ballon, Bille) ou aucun prénom d’ailleurs) mais plus sur des disputes entre copains/copines. Les amitiés effectivement changent souvent, ce sont même parfois des amitiés « flash éclair », en 1 minute « t’es plus ma copine » (cette phrase peut vite devenir très agaçante à vos yeux) ; Ok c’est souvent entre filles je vous l’accorde! Que ce soient des petits ou des plus grands, les premières (et les suivantes) larmes d’un élève nous émeuvent. On essaie de comprendre, de réconforter ; on a bien conscience que le sentiment d’échec, de frustration fait partie du développement de l’enfant; normalement ça doit vous faire écho, on nous en a tellement parlé de ces stades de développement de l’enfant. Par contre, je n’ai pas le souvenir d’avoir eu beaucoup de réponses à comment les gérer ces petits (ou grands) moments de tristesse (et parfois de solitude pour nous !).
Après réflexion, on ne nous a pas donné de formule magique: une petite louchette de potion et le sourire réapparait, ça aurait été plutôt appréciable ! Je pense surtout qu’on ne nous a pas donné de solutions car à ce moment-là, précis, c’est tout notre savoir-faire enseignant qui se met en œuvre. (C’est beau, je sais !)
On va adapter, moduler notre discours, nos propos en fonction de la situation, de l’enfant…on n’est plus dans la globalité mais tout l’inverse ! On DIFFERENCIE (normalement c’est le mot qui anime notre pratique) !
Chaque enfant a ses contrariétés, nous en avons tous eu lorsque nous étions pitchounets et nous en avons au moins une en tête (perso, c’était le fameux point orange ou rouge) alors (sans vouloir vous mettre une quelconque pression) ne minimiser pas les larmes d’un petit loulou en lui disant « c’est rien, ça va aller » (bon d’accord parfois c’est la réponse instantanée mais on peut facilement rebondir) ; parce que non, pour lui, ce n’est pas « rien » ! A méditer ! J